Sunday, February 9, 2020
Face au désastre économique et social de l'épidémie, le Parti Communiste Chinois sanctionne des Boucs Emissaires !
Pékin a commencé à limoger des responsables locaux de la province du Hubei à propos de l'épidémie de coronavirus, dont deux responsables du Parti communiste qui ont laissé un adolescent atteint de paralysie cérébrale sans soins pendant six jours alors que sa famille a été placée en quarantaine.
L'adolescent est décédé des suites de cette négligence.
Un propriétaire de petite entreprise a déclaré qu'il avait perdu tout son argent lors de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (Sars) de 2002-2003, mais qu'il avait travaillé dur pendant plus d'une décennie pour économiser et qu'il avait finalement pu ouvrir une usine de meubles en 2018, et son les affaires commençaient à prospérer avant que le coronavirus ne frappe. Le South China Morning Post a rapporté jeudi que la victime, Yan Cheng, avait 16 ans au moment de sa mort.
Le gouvernement du comté de Hongan, où il vivait, a publié samedi un rapport selon lequel les responsables du village et les médecins locaux "n'ont pas fait de leur mieux pour s'acquitter de leur devoir de diligence et de leurs responsabilités" pour lui.
Le maire du village de Huajiahe et son secrétaire du Parti communiste ont été licenciés, tandis qu'un certain nombre d'autres responsables devaient s'attendre à des mesures disciplinaires.
Peu de temps avant la mort de Yan Cheng, il a été confirmé que son père en quarantaine, Yan Xiaowen, souffrait du coronavirus de Wuhan.
"J'ai deux fils handicapés.
Mon fils aîné Yan Cheng est atteint de paralysie cérébrale.
Il ne peut pas bouger son corps, il ne peut ni parler ni prendre soin de lui.
Il est déjà chez lui seul depuis six jours, sans personne pour le baigner ou changer de vêtements et rien à manger ou à boire", a écrit Yan Xiaowen sur les réseaux sociaux le 28 janvier.
Son appel à l'aide a ensuite été supprimé.
Un autre article publié sur les réseaux sociaux par un groupe de soutien a déclaré que la tante de Cheng avait du mal à prendre soin de lui, mais qu'elle était trop malade pour lui prodiguer tous les soins dont il avait besoin.
Après la mort de Cheng, les internautes chinois ont exprimé leur colère contre les fonctionnaires qui n'ont pas pris soin de lui. Hu Lishan, secrétaire adjoint du Parti communiste dans la ville de Wuhan, s'est excusémercredi pour le manque d'options de traitement et d'espace hospitalier.
"Le public nous a beaucoup critiqués…
Pourquoi ?
C'était parce que certains de nos travaux n'étaient pas bien faits.
Qu'avons-nous pas bien fait ?
À l'heure actuelle, la contradiction entre l'offre et la demande de lits d'hôpital est restée visible", a concédé Hu lors d'une conférence de presse.
"Honnêtement, nous souffrons et nous regrettons qu'un grand nombre de patients qui ont été confirmés infectés ou soupçonnés d'avoir contracté le coronavirus n'aient pas pu recevoir un traitement approprié dans les hôpitaux.
Ce problème est définitivement resté non résolu", a-t-il ajouté.
Le maire de Wuhan et son chef du Parti communiste a offert de prendre la responsabilité de l'épidémie du virus et sa démission le mois dernier, ce qui incite la spéculation qu'ils seraient les "boucs émissaires" de la crise, comme CNN l'a dit.
"Nos noms vivront dans l'infamie, mais tant qu'ils sont propices au contrôle de la maladie et à la vie et à la sécurité des gens, le camarade Ma Guoqiang et moi porterons toute responsabilité", a déclaré le maire Zhou Xianwang , lors d'une audition animée sur les responsabilités.
Il donnait toujours des conférences de presse le week-end suivant, donc il ne semble pas avoir décroché de son poste pour l'instant.
Le peuple chinois est non seulement mécontent de la façon dont le gouvernement a géré l'épidémie de virus, mais aussi des crises économiques secondaires qui en découlent, car les quarantaines et les restrictions de voyage fragilisent les entreprises et laissent les travailleurs sans revenus.
Alors que le gouvernement central émet des projections improbables très roses sur la résilience économique et la croissance soutenue, la vérité rapportée par le South China Morning Post (SCMP) jeudi est que les petites et moyennes entreprises chinoises prévoient des pertes de revenus allant jusqu'à 50% pour l'année prochaine, alors que plus de la moitié des grandes entreprises prévoient des pertes de revenus de 20% ou plus, et 22% d'entre elles prévoient déjà de réduire les salaires en raison de l'épidémie du virus de Wuhan.
Les travailleurs chinois savent ce que cela signifie pour leur avenir.
Le SCMP a rapporté :
Sur Weibo en Chine, sur Twitter, une femme vivant à Shenzhen a déclaré que son inquiétude quant à son avenir financier était plus grande que son inquiétude de contracter le virus.
La plupart des gens restant à la maison pour éviter de contracter le virus, son mari, chauffeur de taxi, n'était plus en mesure de gagner suffisamment d'argent pour couvrir les frais de location du taxi, sans parler d'en faire assez pour subvenir aux besoins de la famille.
Le loyer de leur maison, cependant, et les frais de scolarité de son fils à la maternelle étaient toujours dus, même si les prix des denrées alimentaires étaient devenus plus chers en raison de pénuries d'approvisionnement.
"Vivre comme ça est trop difficile.
Mon mari sort [au travail] tous les jours et craint d'être infecté par le virus.
Pourtant, il doit sortir à cause des pressions de la vie.
Nous ne sommes pas revenus dans ma ville natale pour les vacances du [Nouvel an lunaire] cette année [pour rester et] gagner plus d'argent.
Maintenant, nous devons prendre de l'argent sur nos propres [économies] pour payer les frais de location de taxi", a-t-elle écrit.
"Dois-je être un perdant toute ma vie ?", a-t-il déploré.
Les analystes ont averti le SCMP du danger que les Chinois migrent vers les zones urbaines à la recherche de possibilités d'emploi, pour se retrouver bloqués lorsque les employeurs réduisent ou ferment leurs portes, et les restrictions de voyage des coronavirus rendent difficile le retour au pays.